27 CLASSIQUE (s) ADULTE (s)

Après les Requiems de Dvorak et Mozart lors des saisons précédentes, cette interprétation du Requiem allemand de Brahms devait être le troisième d'une longue série de Requiems dirigés par Mariss Jansons. Malheureusement, cette "nouvelle tradition" a été interrompue par le départ de Jansons de la direction du RCO pendant la saison 2014/2015. Cette interprétation est dédiée à Kurt Sanderling, un des chefs invités de l'orchestre qui s'est éteint avant de fêter son 100ème anniversaire en 2012.

Le Voyage d'hiver est l'oeuvre la plus sombre du compositeur. Il est fort probable qu'il se soit identifié à ce voyageur blessé par un amour non partagé. Ces poèmes racontent l'histoire d'un être solitaire au beau milieu de l'hiver et soulèvent les douloureuses questions existentielles.

Un enregistrement en première mondiale sous la direction explosive de Gustavo Dudamel. The gospel according to the other Mary est une réinvention complète de l'Oratorio de Bach par le compositeur John Adams et le scénariste iconoclaste Peter Sellars. L'enregistrement en première mondiale, avec la distribution originale, a été réalisé au Disney Hall de Los Angeles. Cet album marque le 5e anniversaire de la nomination de Gustavo Dudamel à la tête de l'Orchestre philharmonique de Los Angeles. Gustavo Dudamel, qui est d'ores et déjà considéré comme un grand maître de la musique contemporaine et de l'engagement social à travers l'art, retrouve ainsi sa relation créative de longue date avec John Adams et Peter Sellars.

Les oeuvres pour piano et violoncelle de Beethoven s'étalent entre 1796 et 1815. Il a pour ainsi dire crée la sonate pour violoncelle avec piano indépendant dans son opus 5, écrit pour Jean-Louis Duport et dédié à Frédéric Guillaume II de Prusse ; à l'instar des délicieuses variations sur des thèmes de Haendel et de Mozart, elles représentent la première manière du compositeur, comme l'opus 69 est typique de la deuxième. Quant aux deux sublimes Sonates de l'opus 102, d'une liberté inouïe, elles annoncent déjà le style de sa dernière décennie.

La discographie d'Anna Vinnitskaya était jusqu'alors franco-russe. Elle aborde ici Brahms qu'elle a beaucoup joué en concerts et notamment au festival de la Roque d'Anthéron.

Voici un chef-d'ouvre du répertoire romantique interprété par la fine fleur des solistes français. En complément, ils interprètent le quintette pour clarinette de Brahms avec le clarinettiste Paul Meyer.

Lauréat de plusieurs Grammy Awards, Andris Nelsons et son superbe orchestre de Leipzig poursuivent leur collaboration avec la symphonie n°6 de Bruckner, décrite par le compositeur lui-même comme "la plus effrontée", et la symphonie n°9, avec laquelle Bruckner a lutté pendant neuf ans jusqu'à sa mort. Les symphonies sont accompagnées du prélude du dernier opéra complet de Wagner, Parsifal, et de la belle Idylle de Siegfried.

Pierre Certon (1510-1572), passé à la postérité pour ses chansons courtoises, était avant tout maître de choeur à la Sainte-Chapelle et célèbre compositeur de musique sacrée. Il a ainsi créé en 1558 ce chef d'oeuvre totalement inédit de la musique sacrée de la Renaissance qu'est sa messe de Requiem. L'ensemble Vox Cantoris redonne vie à cette oeuvre en reconstituant pour nous la célébration complète telle qu'elle fût entendue au XVIème siècle, alternant le plain-chant et la polyphonie. Ce Requiem à 4 voix fut très probablement exécuté pour les funérailles de l'ami et maître de Pierre Certon Claudin de Sermizy, qui fut enterré dans la chapelle basse de la Sainte-Chapelle. A cette occasion fut également composée et donnée la Déploration sur la mort de Claudin de Sermizy à 6 voix, qui introduit ici le disque.

Pour l'opéra français, le mythe d'Orphée s'est avéré aussi fondateur qu'il l'a été en Italie. En 1684, Charpentier compose une oeuvre à trois voix, Orphée descendant aux enfers. Avec cette oeuvre, singulière d'écriture comme de concision, il démontre son assimilation de l'art de Carissimi. Il s'agit d'une scène dramatique, semblable aux histoires sacrées du maître romain. Le texte, anonyme, narre la quête d'Orphée. La haute-contre lui prête son timbre élégiaque, un registre dans lequel excellait Charpentier, lui-même chanteur. En 1687, Charpentier crée sa seconde illustration du mythe, La descente d'Orphée aux enfers. Constituée de deux actes, on y devine le canevas d'un possible opéra. Le manuscrit nous est parvenu amputé d'un troisième acte où Orphée perdait sa dulcinée avant d'être dévoré par les Ménades. Si cette Descente d'Orphée a déjà été enregistrée à plusieurs reprises, l'Orphée de 1684 est une rareté et une magnifique découverte. Dans ces deux rôles qui semblent écrits pour lui, Reinoud van Mechelen est au sommet de son art, son ensemble A Nocte Temporis et celui de Lionel Meunier, Vox Luminis, étant en parfaite symbiose.

L'archet de Sol Gabetta et le clavier de Bertrand Chamayou ont en commun une radieuse musicalité. La violoncelliste Sol Gabetta interprète avec le pianiste Bertrand Chamayou un programme comportant deux des trois oeuvres de Chopin pour violoncelle et piano : la Sonate pour violoncelle et le Grand Duo sur des thèmes de "Robert le Diable" de Meyerbeer.

Un casting 100% français pour un disque de musique 100% française, et une triple redécouverte ! écrit pour le plaisir, le Requiem de Fauré offre une poésie douce et des instants de recueillement confiés tant au choeur qu'aux deux solistes vocaux. Soucieux de restituer l'oeuvre aussi fidèlement que possible à sa première exécution, l'Ensemble Aedes et Les Siècles sous la baguette de Mathieu Romano livrent ici le Requiem dans son orchestration originale de 1893, sur instruments d'époque, et avec prononciation du latin à la française comme à l'époque de la création. L'articulation exceptionnelle des chanteurs d'Aedes épouse ensuite à merveille Figure humaine. On n'a jamais entendu si distinctement le texte de ces poèmes d'éluard mis en musique par Poulenc ! Les Trois chansons de Debussy referment avec élégance le disque.

Grâce aux talents conjugués d'Isabelle Faust et Alexander Melnikov, la Sonate de Franck trouve ici, dans cette version pour cordes en boyaux et piano historique, un son incomparable et une texture qui réveillent la puissance poétique originelle de l'ouvrage ! De fait, le célèbre Concert de Chausson retrouve également une étonnante fraîcheur permettant d'offrir un tout nouvel éclairage pour illustrer délicatement l'univers intimiste propre au compositeur.